La permaculture ou l’apogée du jardin écologique
Vous souhaitez échapper à la société de consommation tout en créant un système pérenne et proche de la nature ? Franchissez le pas : osez cultiver un jardin en permaculture et bénéficiez de son authenticité respectueuse !
Qu’est-ce que la permaculture ?
Elle s’inscrit dans un souci permanent de symbiose avec la nature. Elle est un mode de culture basé sur le respect des écosystèmes et de tous les êtres vivants qui les composent des micro organismes aux animaux en passant par les végétaux. L’homme y trouve naturellement sa place : le permaculteur oeuvre constamment afin de devenir lui même un des maillons naturels de cette chaîne.
Comment fonctionne un jardin en permaculture ?
Ce type de jardin n’a pas nécessairement une grande surface. Ainsi, si vous possédez un jardin de taille moyenne, y compris en ville, il peut être suffisant pour vous lancer dans cette aventure. Si vous souhaitez créer une réelle exploitation, une surface d’un hectare est largement adaptée. En effet, au contraire des exploitations classiques et mécanisées dans lesquelles la production est directement liée aux surfaces cultivées, la permaculture repose sur une notion clé : le design. Ce terme peut sembler ici un peu décalé, pourtant il est la base de la réussite.
Un jardin au design réussi est primordial
Le permaculteur se doit de penser son jardin. Il est à la fois artiste et stratège. En fonction de l’orientation du terrain, de la direction des vents, de la position d’éventuels bâtiments, il crée des îlots qui sont autant de microsystèmes. Les zones d’intersection entre chacun de ces pôles sont les plus fertiles et les plus productives. Chaque îlot est différent : il peut être une forêt, une mare, un potager, un verger. Il est constitué d’éléments animaux et végétaux qui ont chacun une fonction tandis que chaque fonction est portée par plusieurs éléments.
Prenons un exemple : les poules ont pour fonction de produire des œufs, leurs déjections permettent la fabrication d’engrais, elles mangent les limaces du potager. Pour autant, la production d’engrais peut être assurée via d’autres systèmes et les limaces peuvent être mangées par d’autres animaux. Un équilibre naturel finit par s’instaurer entre les animaux nuisibles pour les cultures et leurs prédateurs. Ainsi le design du jardin, s’il est bien pensé, est l’atout maître d’une permaculture pérenne et autonome. Arriver à ce résultat, nécessite du temps avec une étude approfondie du lieu, de ce qui est possible de faire et de ce qui ne l’est pas. L’idée est de créer une imitation des milieux sauvages.
Les avantages d’un jardin écologique :
La permaculture est une cassure volontaire avec la société de consommation. L’intégralité du travail est réalisée à la main, sans aucun engin motorisé. Le permaculteur est ainsi totalement indépendant par rapport aux énergies fossiles. Il ne dépend que de l’énergie solaire. Le matériel utilisé est simple et peu onéreux. C’est une agriculture entièrement tournée vers la connaissance des milieux naturels. Les sols font l’objet de soins attentifs en vu de favoriser le développement du vivant déjà présent (vers, bactéries,champignons) et d’augmenter la fertilité sans ajout d’engrais chimiques.
La plantation des végétaux repose sur le principe d’association avec une possibilité de planter beaucoup plus densément qu’en agriculture classique. Il en résulte une production de biomasse, à surface égale, beaucoup plus importante. De ces actions résulte un effet durablement positif sur la flore et la faune sauvages, sur la santé des sols et sur les paysages. Les produits ainsi obtenus sont reconnus comme étant sains et particulièrement savoureux. L’homme évolue dans un milieu privilégié, qu’il crée également à son image. Parallèlement, il y a un véritable potentiel de création de plusieurs postes de travail sur ce type d’exploitation.
Que cultiver dans un jardin en permaculture ?
Comme vu précédemment aucun élément du jardin en permaculture n’est là par hasard. Ainsi la liste suivante est assez représentative mais pour autant pas exhaustive :
- La forêt jardin : elle est l’imitation d’une forêt naturelle mais composée uniquement d’arbres dont les fruits sont comestibles. Elle ne nécessite que peu d’entretien : pas d’engrais, pas de travail du sol et pas d’arrosage. On y retrouve des arbres fruitiers, des champignons ou des petits fruits (mures, groseille, cassis…). L’avantage est que ces cultures sont largement pérennes au delà d’une année. La forêt jardin a également une fonction mécanique de brise vent qui préserve les autres productions.
- Les mares : plus ou moins grandes, elles sont très bénéfiques pour la parcelle dans sa globalité. Il est possible d’y élever du poisson (les carpes notamment ne demandent que peu de soins), la vase constitue un bon moyen d’enrichissement du sol, les bambous sont une bonne base pour le paillage et comestibles pour les animaux et les hommes et, enfin, les grenouilles sont de bons prédateurs des limaces. De plus, les rayons du soleil se reflètent sur l’eau et contribuent à maintenir un climat propre à la parcelle
- Des haies fruitières ou productrices de fourrage et de paillage entourent traditionnellement la parcelle
- Un potager avec des légumes et des plantes aromatiques est bien sûr implanté sur site avec étude du positionnement optimal pour chaque variété
- Une serre vient compléter cet ensemble mais n’occupe en général pas plus de 10% de la surface totale. Il faut noter que la production de graines in situ permet d’accentuer l’autonomie et la durabilité de l’exploitation.
- Les animaux sont également partie intégrante du système. Nous pouvons citer à la fois pour leur production, pour leur aptitude à contrôler la végétation ou pour leur capacité de prédateurs, les poules, les grenouilles, les canards, les porcs ou les moutons. Les chevaux et les ânes peuvent servir au travail du sol. Les abeilles fournissent des quantités non négligeables de miel. Dans tous les cas, ils ne manqueront pas de contribuer à l’ harmonie et au bien être des lieux.
La variété de ces productions a l’avantage indéniable d’assurer au permaculteur des revenus sécurisés quels que soient les aléas rencontrés au cour de l’année. La diversification de l’activité assure une résilience de l’ensemble.